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S i g u r    R ó s                                 INTERVIEW / PORTRAIT CHINOIS,  Tribune de Lyon,  novembre 2005

Photo DR

Sigur / Si leur musique m’était contée…

 

 

« Je ne suis jamais très chaud lorsqu’on me demande de décrire notre musique », prévient Georg Holm. Bien. Puisque le bassiste de Sigur Rós n’aime guère mettre des mots sur leurs compos, essayons plutôt avec des images…

 

Si votre musique était un paysage ?

Ce serait une cascade ou une rivière qui aurait gelé.

 

Si c’était un élément ?

Ce serait forcément l’eau. Les Islandais ont une relation très forte avec l’océan, et puis la musique est une chose qui s’écoule…

 

Si c’était une couleur ?

Ce serait le blanc, ou quelque chose de clair, en tous cas, à l’image de l’artwork de nos derniers albums. Nous faisons nos pochettes nous-mêmes, car c’est un travail que l’on considère  trop directement dans la continuité de notre musique pour le confier à quelqu’un d’extérieur. D’ailleurs, nos pochettes sont sans doute l’image la plus représentative de notre musique.

 

Si c’était une drogue ?

Une drogue !? Houlàlà !… Pas évident. Ce pourrait être de l’ecstasy, mais non, c’est trop chimique. Disons que ce serait plutôt une drogue naturelle, qui rende l’esprit créatif… Des champignons magiques ? Oui, tiens, tu peux écrire ça : la musique de Sigur Rós, ça te monte à la tête comme un champignon magique !

 

Si c’était un film, ou la B.O d’un film ?

Aïe. Quelqu’un m’a déjà posé cette question, et sincèrement, je n’ai pas su quoi répondre. Je n’ai encore jamais vu de film auquel je puisse identifier notre musique.

 

Si c’était une émotion ?

C’est le genre de réponse qui appartient à l’auditeur. On ne veut surtout pas inciter les gens à écouter notre musique avec un sentiment préconçu. Chacun doit rester complètement libre de ressentir ce qu’il veut en écoutant nos albums.

 

Si c’était une pensée, ou un courant philosophique ?

C’est marrant, les gens nous perçoivent toujours comme des intellos énigmatiques ou des mystiques barrés… Alors qu’on n’est rien de tout ça ! On ne fait d’ailleurs pas grand chose de sérieux dans la vie, si ce n’est notre musique. En fait, on est juste des bons vivants, des gens normaux qui aiment travailler librement. C’est peut-être ça finalement notre philosophie, en deux mots : vivre librement. Et continuer à créer notre musique en toute indépendance.

 

Propos recueillis par Stéphanie Lopez

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